Conférence du 1er février 2022

publié le 03 Février 2022

350 militants venus de toute la France des secteurs de la Santé, du Social et du Médico-social se sont
réunis au siège de la Confédération FO le 1er février 2022, afin de participer à la Conférence organisée
par la Fédération FO-SPSS sur les thèmes des conditions de travail et des effectifs pour défendre la
FPH.
En matinée, la Conférence a débuté par les prises de paroles des Secrétaires Généraux de la Fédération
FO des personnels des Services Publics et de Santé et de la Confédération Force Ouvrière, suivies et
enrichies par les interventions de chercheurs et de spécialistes sur le sujet. De très nombreux
camarades sont intervenus pour décrire l’état de déliquescence des secteurs de la santé, du social et
médico-social, ce qui n’est une surprise pour personne. Le constat est identique et partagé par les
intervenants, quels que soient les secteurs, il demeure alarmant, notamment concernant l’épuisement
des professionnels, ce qui les conduit de plus en plus jusqu’à la démission. Selon les sources, ce sont
plus de 60 000 agents qui ont quitté ces secteurs depuis le début de la pandémie. Les politiques qui se
sont succédé, avec comme corollaire la réduction des coûts de santé ont bien évidement induit cette
situation, la pandémie a été le révélateur au grand public d’une situation que nous dénonçons auprès
des gouvernements depuis des dizaines d’années.
Pour autant, malgré les annonces du Président MACRON à Mulhouse, son gouvernement a continué à
fermer pas moins de 5 800 lits d’hospitalisation durant la seule année 2020, ceci en pleine crise
sanitaire. L’hôpital, le secteur social et médico-social sont à bout de souffle, et certaines mesures
indemnitaires, sectorielles ou catégorielles, décidées sans concertation, divisent les professionnels.
L’unité des équipes, ce collectif ô combien nécessaire pour assurer nos missions de service public, est
mise à mal.
Tous nos camarades ont été unanimes, l’heure n’est pas à la résignation mais à la résistance ! Force
Ouvrière ne saurait se résoudre à accepter cette situation générée par les gouvernements successifs !
Nous devons porter haut et fort les revendications des personnels, et obtenir coûte que coûte gain de
cause !
A l’heure où le scandale gronde dans la prise en charge des personnes âgées dans les EHPAD, Force
Ouvrière, dans la continuité de sa conférence de novembre 2018 qui dénonçait déjà la situation
catastrophique de ce secteur, rappelle une nouvelle fois sa revendication principale d’un ratio de 1
agent pour 1 résident dans les établissements publics et privés. Celui-ci, promis dans le cadre du plan
solidarité grand Âge de 2012 doit permettre une prise en charge digne de nos anciens et d’améliorer
les conditions de travail extrêmement détériorées des agents de ce secteur. Depuis 2012, qu’ont-ils
fait ? Rien, ils ont laissé la situation en l’état. Après de nombreuses commissions d’enquêtes, de
missions, de tables rondes, ce gouvernement, comme les autres, n’a pris aucune mesure réelle et a
laissé nos anciens et les personnels de ce secteur dans la situation catastrophique que nous
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connaissons tous ! Alors oui, il y a maltraitance dans les EHPAD, et le nom des maltraitants, nous les
connaissons : BACHELOT, TOURAINE, BUZYN, VÉRAN, tous Ministres de droite comme de gauche qui
ont patiemment construit et protégé ce ratio de 0,6 agent pour un résident avec le maintien d’une
enveloppe budgétaire fermée, synonyme de manque chronique de moyens et d’évolution positive
impossible !
C’est ainsi que pour la Fédération FO-SPSS l’amélioration de la prise en charge des patients à l’hôpital
public, des résidents en EHPAD, des usagers de nos services médico-sociaux et de nos conditions de
travail doit passer par la création minimale de 200 000 postes à temps plein. Ces nouveaux postes
redonneront des perspectives d’améliorations des conditions de travail, mais également feront partie
des éléments indispensables à la réouverture des lits fermés (13 000 sur les cinq dernières années).
Dans cette perspective il est urgent d’accélérer le processus d’augmentation des entrées en IFAS, IFSI,
et autres écoles de formation de professionnels soignants spécialisés, de rééducation et médicotechniques et de la filière éducative. Ce processus ne peut être mis en œuvre réellement sans donner
la dynamique politique qui passerait par la suppression du numerus clausus pour les études médicales
et la fin de Parcoursup.
C’est ainsi que nous revendiquons également la réouverture immédiate des 5 800 lits fermés pendant
la pandémie. Plus aucune intervention chirurgicale ou prise en charge ne doit être déprogrammée. Les
plannings et rythmes de travail doivent respecter la réglementation et des repos nécessaires, afin de
tenir compte des difficultés liées à la pénibilité des métiers. Les agents hospitaliers doivent être
respectés. Les heures supplémentaires doivent cesser d’être la variable d’ajustement servant aux
suppressions de postes. Tous les agents de la FPH doivent pouvoir prendre trois semaines de repos
pendant la période estivale, s’ils le souhaitent ! De même, nous continuons à revendiquer l’attribution
des 183 euros à tous les agents de la FPH qui ne les touchent pas encore.
La période de réserve liée aux élections présidentielles, ne doit pas être un prétexte à l’inaction, Force
Ouvrière ne sera pas bâillonné ! Il est urgent d’obtenir de ce gouvernement, ou du futur, des mesures
importantes pour reconstruire notre système de soins hospitaliers, et celui de la prise en charge sociale
et médico-sociale de notre pays.
C’est pourquoi, devant cette situation extrêmement préoccupante, constatant la fuite des agents, et
la destruction de notre système de soins, la Conférence mandate le Secrétariat Fédéral FO-SPSS, afin
qu’il prenne, si possible avec toutes les fédérations syndicales qui partageraient ces revendications,
toutes initiatives utiles pour établir le rapport de force essentiel à l’obtention de nos revendications.